Couleur de voiture la moins vendue : tendances et statistiques
Le beige, le marron et le jaune représentent moins de 2 % des nouvelles immatriculations en Europe en 2023, selon les données de la Fédération internationale des constructeurs. Depuis dix ans, la domination du blanc, du noir et du gris s’est renforcée, reléguant certaines teintes à des parts de marché marginales.
Consultez les chiffres pour comprendre l’évolution de ces préférences et interrogez l’impact de la couleur sur la revente ou la perception d’un véhicule. La rareté de certaines couleurs ne relève pas du hasard mais résulte d’arbitrages complexes entre tendances, logiques industrielles et stratégies de valorisation.
Plan de l'article
Quelles sont les couleurs de voiture les moins vendues en 2024 ? Les chiffres à retenir
Impossible d’ignorer le constat : le marché automobile français reste verrouillé par le trio blanc-noir-gris. Cette année encore, plus de 80 % des véhicules neufs arborent ces teintes discrètes. Le blanc domine clairement, affichant 34 % des immatriculations, devant le noir (22 %) et le gris (17 %). L’argent conserve une place honorable à 8 %, tandis que le bleu, rare survivant des couleurs dites « froides », s’accroche à 7 %.
Les couleurs vives, elles, continuent de décroître. Le rouge, jadis symbole d’audace chez Fiat ou Ferrari, tombe à 4 %. Le vert, star déchue des seventies, ne dépasse pas 2 %. Le jaune, pourtant mis en avant sur des modèles électriques ou citadins, reste bloqué à 1,5 %. Quant aux nuances comme l’orange, le violet, le marron, le beige ou l’or, elles ne représentent chacune qu’une infime fraction : moins de 0,1 % du marché.
Voici les chiffres clés pour s’y retrouver dans ce paysage monochrome :
- Violet, beige, marron, or : moins de 0,1 % des ventes en France
- Orange : 0,3 % (2023)
- Vert : 2 % (2024) ; 0,4 % (2023)
- Jaune : 1,5 % (2024) ; 0,2 % (2023)
Derrière ces statistiques, un phénomène s’impose : la singularité a du mal à s’exprimer. L’offre des constructeurs se resserre, les modèles électriques multicolores peinent à s’imposer, et la prudence des acheteurs continue de dicter la palette disponible. La tendance à l’uniformisation semble, pour l’instant, impossible à enrayer.
À contre-courant des tendances : pourquoi certaines teintes peinent à séduire les acheteurs
Pourquoi cette domination sans partage du blanc, du noir et du gris ? L’explication est limpide : sobriété, facilité de revente, neutralité rassurante. Les constructeurs généralistes, Peugeot, Renault, Fiat, réduisent de plus en plus leur nuancier. Limiter les couleurs, c’est simplifier la chaîne de production, réduire les coûts, mais aussi standardiser le choix, au détriment de l’audace.
Difficile aujourd’hui de croiser une citadine jaune soleil ou une compacte verte pomme sur le périphérique. Ces couleurs sont reléguées à des séries spéciales, à quelques modèles sportifs exclusifs ou à des tentatives ponctuelles chez Ferrari ou Aston Martin. Les grandes flottes, taxis ou VTC, privilégient le noir, gage de sérieux et d’une meilleure valeur à la revente.
Le marché n’est pourtant pas figé. Ici et là, des touches de couleurs éclatantes réapparaissent, notamment avec la montée en puissance de la voiture électrique. Fiat, Renault ou d’autres marques tentent de raviver l’intérêt pour le « Vert Pop » ou le jaune citron. Mais la méfiance persiste. L’acheteur, dans une logique de prudence, privilégie la certitude d’une revente aisée à l’originalité. Derrière la couleur de voiture la moins vendue, se cache une stratégie concertée, où la tradition pèse plus lourd que la tentation de sortir du rang.

La couleur influence-t-elle vraiment la valeur de revente de votre véhicule ? Interrogez-vous avant de choisir
Le marché de la voiture d’occasion ne laisse rien au hasard. Selon les études récentes d’iSeeCars, BASF ou CarVertical, la couleur d’un véhicule influe directement sur sa revente. Une berline blanche, noire ou grise partira plus vite, subira une décote plus faible et trouvera plus facilement preneur. Ce trio de tête, qui représente plus de 80 % du neuf, rassure les acheteurs et se retrouve logiquement en force sur le marché de l’occasion.
Mais ce n’est pas une règle absolue. Si l’on regarde les chiffres américains, une couleur vive peut réserver des surprises. Après trois ans, une voiture jaune ne perd « que » 24 % de sa valeur, contre près de 32 % pour une blanche et 34 % pour une noire. L’exception s’explique : la rareté et le caractère distinctif de ces modèles séduisent une petite frange d’acheteurs. En France, la prudence domine : moins de 2 % des ventes concernent des teintes vives ou originales.
Couleur et sécurité : un lien sous-estimé
Au-delà de la simple question esthétique, la teinte d’un véhicule joue aussi sur la sécurité. Les données de CarVertical révèlent que le rouge, le marron et le noir sont surreprésentés parmi les voitures accidentées, respectivement 60 %, 59 % et 57 %. Le blanc et le gris font mieux, plafonnant à 50 %. Les assureurs suivent ces statistiques de près et certains ajustent leurs tarifs en conséquence. Avant de craquer pour une couleur hors du lot, il vaut la peine de peser l’incidence sur la revente, le risque d’accident et la perception globale du véhicule.
La prochaine fois que vous croisez une berline beige ou une citadine jaune, souvenez-vous : derrière la rareté, il y a tout un système de choix collectifs, de stratégies industrielles et de paris sur l’avenir. Prendre la route dans une couleur singulière, c’est assumer un vrai parti-pris, et parfois, c’est ce détail qui fait toute la différence.