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Prévisions des taux d’intérêt pour 2025 : anticiper une baisse potentielle

2,75 % : c’est le niveau auquel certains analystes imaginent déjà le taux moyen du crédit immobilier d’ici fin 2025. Ce chiffre, encore lointain il y a quelques mois, circule désormais à voix haute dans les salles de marché, les directions bancaires et chez les courtiers. Derrière cette prévision, c’est tout l’édifice du financement immobilier qui se prépare à basculer, entre prudence et espoir retrouvé.

La Banque centrale européenne commence à desserrer la vis alors que la hausse des prix ralentit plus vite que prévu dans la zone euro. Plusieurs banques revoient déjà leurs conditions à la baisse depuis le printemps 2024, même si la croissance reste fragile et que les incertitudes internationales pèsent sur la confiance des investisseurs.

Les marchés misent sur un reflux lent mais réel des taux directeurs en 2025, alors que le coût du crédit demeure élevé face à ce que l’on a connu la décennie précédente. Pour l’immobilier, les lignes pourraient bouger plus vite qu’on ne l’imagine.

Où en sont les taux immobiliers à l’aube de 2025 ?

La hausse des taux immobiliers a redessiné le paysage du crédit depuis deux ans, bouleversant l’accès à la propriété. À l’approche de 2025, le mouvement s’essouffle. Selon la Banque de France, le taux moyen des nouveaux prêts immobiliers frôle les 3,9 % sur vingt ans, loin du plancher de 1,5 % observé en 2021. Ce saut s’explique avant tout par la politique monétaire de la BCE et la volatilité du marché obligataire, en particulier l’OAT 10 ans, référence de poids pour les banques françaises.

Dans les grandes villes, à commencer par Paris, le marché se grippe : les transactions se font plus rares et les banques se montrent bien plus sélectives. En Bretagne ou en Provence-Alpes-Côte d’Azur, le tableau est plus nuancé. La demande reste là, mais les taux élevés restreignent la capacité d’emprunt, freinant le redémarrage du marché. Les primo-accédants, eux, voient la marche s’élever sous leurs pieds : la hausse des taux coupe l’élan de nombreux projets d’achat.

L’inflation, qui pèse sur le moral et les budgets, alimente l’attente. Les regards se tournent vers la BCE, dont chaque signal est scruté par les professionnels et les emprunteurs. Déjà, quelques courtiers constatent une légère baisse des barèmes, prémices d’une détente attendue en 2025. Mais la généralisation du phénomène reste à confirmer selon les régions et les profils.

Quels facteurs pourraient entraîner une baisse des taux l’an prochain ?

La trajectoire des taux directeurs dictée par la Banque centrale européenne dessine le décor. Depuis deux ans, la politique restrictive a permis de contenir l’inflation, mais le ralentissement économique en zone euro incite désormais la BCE à réévaluer ses choix. Pour 2025, une baisse des taux dépendra de plusieurs éléments qui se conjuguent.

Voici les grands déterminants à surveiller :

  • Inflation : Le recul de l’inflation, amorcé fin 2023, soutient l’idée d’un relâchement monétaire. La BCE vise une inflation autour de 2 %. Si la tendance se maintient, la porte s’ouvre à une première baisse des taux.
  • Marché obligataire : L’OAT 10 ans, véritable thermomètre des taux, reflète déjà les attentes de détente. Son repli se traduit par des conditions de crédit plus favorables proposées par les banques françaises.
  • Contexte géopolitique : Les tensions internationales, guerre en Ukraine, incertitudes américaines, ajustements économiques en Chine, continuent de peser. Un apaisement sur ce terrain pourrait stabiliser les marchés.
  • Synchronisation internationale : L’attitude de la Réserve fédérale américaine (Fed) reste un point d’ancrage. Si la Fed, la Banque d’Angleterre ou la Banque du Japon assouplissent à leur tour, la BCE pourrait suivre le mouvement.

En parallèle, la Banque de France garde un œil sur l’impact des mesures réglementaires et fiscales, pendant que les banques françaises réajustent leurs barèmes au gré des évolutions. Aujourd’hui, l’hypothèse d’une baisse des taux directeurs BCE gagne du terrain. Les marchés y croient de plus en plus, dopés par une situation économique fébrile et la pression des différents acteurs.

Jeune femme dans une banque utilisant son smartphone

Marché immobilier en 2025 : quels impacts concrets d’une baisse des taux pour les acheteurs et investisseurs ?

Une perspective de baisse des taux immobiliers en 2025 change la donne pour nombre de candidats à l’achat ou à l’investissement. Chaque point de pourcentage perdu sur le taux de crédit immobilier se traduit par une hausse directe du pouvoir d’achat immobilier. Que l’on vise Paris, Bordeaux, une ville moyenne ou une campagne, la logique reste la même : une diminution du taux prêt immobilier augmente la capacité d’emprunt, notamment pour les primo-accédants ou les ménages modestes.

Quelques simulations récentes, relayées par la FNAIM ou Cafpi, le démontrent : une baisse de 1 % du taux moyen permet d’augmenter de près de 10 % le montant que l’on peut emprunter sans toucher à ses mensualités. Les investisseurs aussi y trouvent un terrain plus propice : un taux annuel effectif global plus faible améliore la rentabilité locative nette, même si la prudence reste de mise dans les zones à prix élevés.

Effets attendus sur le marché

Voici les principaux changements que l’on peut anticiper sur le terrain :

  • Les profils exclus du marché ces deux dernières années pourraient revenir, du fait de conditions d’octroi moins strictes.
  • Le marché du prêt immobilier devrait repartir, aussi bien dans les grandes métropoles que dans les villes secondaires.
  • Les banques et établissements spécialisés devraient relancer la concurrence, ajustant leurs offres pour attirer une clientèle longtemps mise en retrait après la flambée de 2022-2023.

La FNAIM note déjà une reprise, timide mais réelle, des demandes de simulation de crédit immobilier. L’ampleur du rebond dépendra de la rapidité du mouvement sur les taux et, surtout, de la capacité des acheteurs à renouer avec la confiance. Les prochains mois diront si le marché signe son grand retour ou s’il faudra encore patienter. Pour l’instant, les regards restent braqués sur la BCE, dans l’attente du signal qui pourrait tout accélérer.