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Taxe d’habitation en 2025 : quels contribuables seront concernés

15 millions de foyers n’auront plus jamais à payer la taxe d’habitation. Pourtant, le couperet fiscal tombera encore sur certains propriétaires en 2025. Ce n’est ni une anomalie, ni un hasard : c’est la conséquence d’une réforme millimétrée, qui a choisi ses cibles et laissé quelques portes entrouvertes.

La suppression totale de la taxe d’habitation n’a jamais été appliquée à tous les logements. Si les discours officiels laissent penser à une disparition généralisée, la réalité tient dans une multitude de critères, dérogations et ajustements locaux. Pour bon nombre de propriétaires, la pression fiscale reste bel et bien présente. Oubliez la simple déclaration de revenus ou le contexte familial : désormais, tout se joue sur la nature du bien et les décisions prises au niveau de la commune, parfois même au cas par cas. Les modalités d’exonération comme les délais de paiement varient selon la catégorie du logement et la ville concernée. Généraliser serait donc trompeur.

Ce qui a changé pour la taxe d’habitation : comprendre la réforme et ses impacts en 2025

Depuis début 2023, l’intégralité des résidences principales a été libérée de la taxe d’habitation. Ce bouleversement, dicté par une réforme d’ampleur, redessine l’horizon des impôts locaux en France. Plus personne n’a à s’en acquitter pour son domicile principal, sans considération de revenus, ni de composition familiale. Cette rupture nette, gravée dans la loi de finances et appliquée par la Direction générale des finances publiques, marque une césure nette.

Néanmoins, l’impôt n’a pas disparu dans l’absolu : il perdure pour les résidences secondaires, les logements vacants et les biens meublés loués hors résidence principale. Le mode de calcul, lui, ne varie pas : la valeur locative cadastrale actualisée chaque année sert toujours de socle, à laquelle s’ajoute un taux que le conseil municipal décide librement. Les collectivités territoriales ne se privent d’ailleurs pas d’en moduler le taux si leur budget l’impose, créant des disparités sensibles selon les territoires.

Pour avoir une vision claire de ce qui a réellement changé, quelques points majeurs méritent d’être retenus :

  • La suppression de la taxe d’habitation sur la résidence principale s’applique désormais à tous depuis 2023.
  • Les autres catégories de logements restent soumises à un taux voté localement par la commune.
  • La valeur locative cadastrale, réajustée chaque année, demeure la référence utilisée pour établir le montant de la taxe.

Ce nouveau paysage fiscal supprime la taxe pour les personnes occupant leur bien à l’année. Quant à ceux qui détiennent d’autres types de logements, ils sont désormais soumis à une fiscalité locale remaniée, façonnée par les choix politiques de chaque municipalité.

Qui reste concerné par la taxe d’habitation l’an prochain ? Résidences secondaires, logements vacants et cas particuliers

Si la disparition de la taxe d’habitation sur la résidence principale est actée, celle-ci se maintient pour les résidences secondaires et les logements vacants. Les propriétaires ou titulaires de l’usufruit de biens meublés qui ne servent pas de résidence principale sont toujours redevables de cette taxe. Il en va de même pour les locataires de meublés utilisés en tant que résidence secondaire : la note leur revient.

Dans les zones tendues, où le logement se fait rare, les communes disposent d’un levier supplémentaire : elles peuvent choisir d’augmenter la taxe d’habitation sur les résidences secondaires, jusqu’à 60 %. Cette majoration, décidée en conseil municipal, vise à décourager la multiplication des logements inhabités et à libérer le parc pour les riverains.

Concernant les biens inoccupés, il faut redoubler d’attention. Un logement vide, qui ne se classe pas comme meublé de tourisme ou chambre d’hôtes, est susceptible de rentrer dans le champ de la taxe sur les logements vacants (TLV) ou de la taxe d’habitation sur les logements vacants (THLV). Le sort d’un bien dépend ici de plusieurs paramètres que voici :

  • La durée de vacance (généralement plus d’un an), la situation géographique et l’usage effectif du logement.

La loi prévoit aussi des ajustements pour certaines circonstances : placement en EHPAD, retour imprévu d’expatriation, obligations professionnelles ou encore événements indépendants de la volonté de l’occupant. Dans ces cas-là, une demande d’exonération peut être tentée, mais elle se heurte à des critères contraignants et la validation de la commune ou de l’administration fiscale.

Couple retraité discutant de documents dans un bureau public

Exonérations, paiement et délais : ce qu’il faut savoir pour éviter les mauvaises surprises

Chaque année, tout propriétaire d’un logement est tenu de remplir la déclaration d’occupation de chaque bien possédé. Cette démarche, effectuée en ligne sur son espace personnel, doit indiquer précisément la situation de chaque logement : résidence principale, résidence secondaire ou logement vacant. Lorsque le bien est occupé par quelqu’un d’autre, il est obligatoire de renseigner son identité et la période d’occupation. Attention : tout changement doit être signalé avant le 1er juillet, sous peine d’une sanction immédiate de 150 € par logement concerné.

Dans certains cas, il existe des voies d’exonération de la taxe d’habitation sur une résidence secondaire. Par exemple, une entrée en EHPAD ou en centre de soins longue durée permet à l’ancien domicile principal d’obtenir une dispense. Un retour précipité en France face à un événement de force majeure, ou une affectation professionnelle non choisie, peuvent également justifier cette mesure. Par ailleurs, pour les meublés de tourisme ou chambres d’hôtes implantés en zone France ruralités revitalisation (ZFRR), certaines communes ouvrent cette exonération à la demande, à condition de renseigner un formulaire spécifique (n°1205-GD).

Le paiement de la taxe intervient à réception de l’avis d’imposition, adressé chaque année à l’automne et consultable en ligne. Il est vivement recommandé de vérifier scrupuleusement tous les renseignements affichés. Si une erreur se glisse, ou si la situation a évolué, une réclamation accompagnée de justificatifs peut être déposée auprès de l’administration. Si elle s’avère fondée, un dégrèvement est envisageable.

2025 s’annonce comme une année de transition, où la taxe d’habitation se fait moins fréquente, mais reste toujours bien présente pour les propriétaires ou occupants de logements secondaires et vacants. Ceux qui pensaient pouvoir ranger l’affaire au chapitre des souvenirs pourraient recevoir une piqûre de rappel au cœur de l’automne. Ce nouveau paysage fiscal ne laisse aucune place à l’approximation : chaque statut mérite d’être examiné avec une attention minutieuse, histoire d’éviter toute mauvaise surprise à l’arrivée de l’avis d’imposition.